Faut-il traiter la fièvre ?

par | Avr 28, 2019 | Santé

En consultation, je vois de plus en plus souvent des patients me dire, « j’ai pris ADVIL®et DOLIPRANE en alternance pour traiter la fièvre… Et ce, face à de petites infections saisonnières comme la rhinopharyngite ou des maux de gorge atypiques… 
Cette méthode d’alternance des AINSI (Anti-inflammatoire non stéroïdien) et Paracétamol dérive des préconisations faites pour les petits enfants chez qui l’on craint la survenue de convulsion hyperthermique… dans un prochain article, nous verrons que cette attitude est sujette à critique, mais ce n’est pas le sujet aujourd’hui…

Chez l’adulte cette posture présente deux inconvénients que je voudrais souligner : 
 1 La fièvre est déclenchée par l’organisme pendant les infections virales ou bactériennes. C’est un processus utile qui ralentit la multiplication des micro-organismes et permet l’activation des systèmes immunitaires permettant de tuer ces derniers. Elle n’a, dans les circonstances normales, aucun effet délétère et doit donc être relativement respectée. 
 2 L’utilisation pour des visées antalgiques (contre la douleur) ou antipyrétiques des AINS est, elle, dangereuse et inutile. Dangereuse parce que les anti-inflammatoires justement sont « anti inflammation » et que l’inflammation est une réaction de défense contre les microorganismes… Prendre ces AINS réduit donc l’inflammation et rend l’organisme plus fragile aux bactéries et virus qui l’attaquent… Ils sont donc, en général, contre-indiqués dans ces occasions.

Pour conclure, : contre les petites infections saisonnières, vous pouvez utiliser le paracétamol à dose thérapeutique pour faire un peu baisser la fièvre, pour diminuer les douleurs et poursuivre vos activités. Il est par contre inutile de paniquer devant toute fébricule ou de craindre des effets secondaires neurologiques. Les AINS dans ces circonstances ne doivent pas être utilisés…

Note 1  : Les AINS sont trop souvent utilisés actuellement. Cela multiplie les molécules en circulation non seulement chez les malades mais dans notre biotope (en particulier eaux polluées) ce qui représente une véritable pollution et un danger. De plus cette utilisation fréquente des molécules multiplie les allergies et les effets secondaires, ce qui n’est pas désirable.

Note 2 : Les adultes ne risquent pas de « convulsions hyperthermiques » aux températures habituelles (disons jusqu’à 40°) donc inutile de paniquer pour cela.

Philippe Beury

Philippe Beury

Médecin du Sport & nutritionniste

Président de MeSCoS, docteur en médecine, DESC médecine du sport, nutrition, pratiquant la mésothérapie, le dryneedling, l’approche systémique. Médecin du sport au club de football ESTAC, membre de l’association des médecin du football professionnel.
Philippe Beury

Philippe Beury

Médecin du Sport & nutritionniste

Président de MeSCoS, docteur en médecine, DESC médecine du sport, nutrition, pratiquant la mésothérapie, le dryneedling, l’approche systémique. Médecin du sport au club de football ESTAC, membre de l’association des médecin du football professionnel.